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Les droits humains en France

Dernière mise à jour : 3 oct. 2023

Par Kami Mahmoudi


Ces dernières années l’État Français a manifestement perdu du terrain face à la discrimination raciale et l'antisémitisme, la liberté d'expression et les droits humains.



En décembre 2022, le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale (organe de l'Organisation des Nations Unis), s'est dit « préoccupé par le discours politique raciste tenu par des responsables politiques à l’égard de certaines minorités ethniques, en particulier les Roms, les gens du voyage, les personnes africaines ou d’ascendance africaine, les personnes d’origine arabe et les non-ressortissants ». Il a recommandé à la France de « redoubler d’efforts pour prévenir et combattre efficacement les discours de haine raciale ».

Les événements des dernières semaines démontrent allégrement la volonté de l’État français de ne pas appliquer ces recommandations pleines de bon sens mais bien d'enfoncer le clou et ainsi déployer, ou plus simplement user de la stratégie du laisser faire pour laisser se diffuser des propos stigmatisants et discriminants.


A titre d'exemple récent, suite à la bavure inexcusable divulguée grâce au courage d'une citoyenne qui a partagé une vidéo démontrant sans ambiguïté des pratiques proches d'un état policier, notre président de la république songe désormais à imposer l'état d'urgence et ne s’interdit pas de "couper" les réseaux sociaux. Alors même que des éléments de langage distillés par des sources policières évoquaient un véhicule fonçant sur deux agents dans l’intention de les percuter, alors même que ces sources officielles, suite à la diffusion de la vidéo, ont été prises dans le sac d'un mensonge corporatiste, sinon d’État, l’exécutif préfère évoquer le blocage des réseaux sociaux. De son coté, le ministre de l'intérieur minimise la situation en évoquant le cas isolé d'un policier. Les révoltes populaires dénonçant de nombreuses injustices mises en lumière ont été combattues par la force. Un pouvoir exécutif incapable de remettre en cause sa politique s'enfonce encore davantage dans la coercition. Comme souvent, la presse nationale met en avant les conséquences de la révolte qu'elle juge scandaleuses, mais ne se pose que sommairement sur les raisons d'un ras le bol populaire.

Incontestablement, l’État français laisse plus de place à l'impunité au sein des forces de l'ordre. Ce 7 juillet 2023, le Comité des Nations Unis pour l’élimination des discriminations raciales adopte en urgence une déclaration dénonçant « l’usage excessif de la force par les forces de l’ordre » en France et demandant à l’État français d’adopter une législation qui « interdise le profilage racial ". La réponse de nos représentants ne se fait pas attendre. Ils contestent le bien fondé de ces propos, qu'ils jugent excessifs.


La liberté d'association et d'expression est aussi largement mise à mal en toute légalité depuis l'application en janvier 2022 de la loi de 2021 confortant le respect des principes de la République. Permettre à une poignée de milliardaires de détenir la quasi intégralité de la presse nationale est sans aucun doute la preuve ultime que notre démocratie a besoin d'un contre-poids républicain et populaire. Quelques quotidiens et magazines régionaux ont encore à ce jour une liberté éditoriale liée à leur autonomie capitalistique. Parmi eux, "Oise Hebdo", hebdomadaire régional diffusant dans le département de l'Oise. Ce dernier a décidé de divulguer le nom du policier accusé d'avoir abattu Nahel. Nous pouvons chacun avoir un avis sur cette diffusion, mais il est incontestable qu'une presse libre doit avoir la liberté de communiquer cette information. Contre toute attente, notre ministre de l'intérieur saisit la justice et demande l'ouverture d'une enquête, laissant supposer l'irresponsabilité de l'hebdomadaire face au danger que court désormais la famille du policier. Décidément, la population française n'est pas soumise aux mêmes traitements avec la même intensité. C'est une nouvelle fois, des propos et un acte qui mettent en avant l'iniquité de traitement et l'approche clivante face aux différentes classes de notre société.

Liberté, Démocratie, Droits Humain, Religion, Politique

Parmi les outrages aux droits humains, la

situation des personnes réfugiées ou migrantes ne sont pas en reste. En août 2022, la Cour européenne des droits de l’homme a jugé que le gouvernement français avait violé l’interdiction de la torture et des traitements inhumains ou dégradants (article 3 de la Convention européenne des droits de l’homme) en n’ayant pas évalué correctement les risques encourus, en cas de renvoi en Russie, de personnes d’origine tchétchène dont le statut de réfugié en France avait été révoqué.

En décembre, la Cour a jugé dans une autre affaire que le gouvernement français avait violé le droit d’accès à un tribunal (article 6 de la Convention européenne des droits de l’homme) de demandeurs et demandeuses d’asile sans ressources en n’appliquant pas les ordonnances de référé enjoignant à l’État d’héberger en urgence ces personnes.

La police aux frontières continue de renvoyer sommairement en Italie des personnes, y compris des mineurs non accompagnés, en dehors de toute procédure régulière et sans prise en compte des circonstances propres à chaque individu.


La partialité de ces informations viennent au grès de ma réflexion et de ma sensibilité, mais il me semble nécessaire de les communiquer au plus grand nombre afin de permettre le débat, le soutien ou la contradiction mais surtout oser éteindre cette résistance étatique souvent passive, parfois active à notre liberté d'expression et à nos droits humains.


Nos représentants élus ont la noble tache de rendre notre présent meilleur que notre passé. Ça fait bien longtemps que ce concept a pris la poussière.


Il est temps de se réveiller.

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