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Evolution des indices de l’état de la démocratie dans le monde

Dernière mise à jour : 3 oct. 2023


Par Kami Mahmoudi


Démocratie, forme de gouvernement dans laquelle la souveraineté appartient au peuple.

J'aime cette définition si simple et tellement difficile à mettre en place.

Cette réflexion me donne l'envie d'aller plus loin et ainsi d'analyser le niveau de souveraineté du peuple dans les différentes régions du monde, ainsi que son évolution ces dernières années.

N'oublions que nous sommes le nombre
N'oublions que nous sommes le nombre

En cherchant quelque peu sur la toile, je trébuche sur l'indice de démocratie. Ça semble correspondre à ma requête, mais en regardant de plus près, je m'aperçois que cet indicateur est fourni par "The Economist Group".

Détenu par la famille Agnelli (fondateur de Fiat) et la famille Rothschild, il bénéficie de revenus substantiels à travers le développement d'activités diverses : The Economist, magazine dit de référence dans le domaine de l'économie et qui fait en la renommée The Economist Education : Des formations à destination des professionnelles, The Economist Intelligence Unit : Un service de statistiques dédié aux entreprises et The Economist Impact : Une filiale qui organise des dizaines d'événements chaque année avec des célébrités et dirigeants politiques. Les participants sont principalement des grandes entreprises.

L'impartialité de l'indice de démocratie établi par ce groupe m'interroge et me fait douter de sa crédibilité.

Je continue à chercher. Assez vite, je trouve une autre source qui paraît solide. Freedom House. Cette organisation non gouvernementale paraît sérieuse. Je découvre néanmoins qu'elle est intégralement financée par le gouvernement américain. Je découvre aussi que Freedom House est présidée par James Woolsey, ancien patron de la CIA.

Bref, une nouvelle fois, je reste dubitatif quant à l'impartialité de l'information proposée au plus grand nombre.

Je n'abdique pas et trouve enfin une source qui me paraît tant légitime qu'indépendante : L'Institut international pour la démocratie et l'assistance électorale.

Cette organisation intergouvernementale trouve sa légitimité dans la diversité de ses membres. 34 États : Afrique du Sud, Allemagne, Australie, Barbade, Belgique, Bénin, Brésil, Canada, Cap-Vert, Chili, Costa Rica, Danemark, Espagne, Estonie, Finlande, Ghana, Inde, Indonésie, Luxembourg, Maurice, Mexique, Mongolie, Namibie, Norvège, Panama, Pays-Bas, Pérou, Philippines, Portugal, République dominicaine, Suède, Suisse, Tunisie, Uruguay. Je relève que les États-Unis, La France, la Chine ou la Russie n'en font pas partis.

Cette organisation créée en 1995 à l'initiative de 14 États a pour mission de promouvoir la démocratie durable dans le monde. L'institut travaille aussi étroitement avec l'Union africaine, l'Organisation des États américains, l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe ou encore avec les Nations Unies.

Elle actualise chaque année des indices sur l'état mondial de la démocratie en décrivant les tendances démocratiques aux niveaux national, régional et mondial. Cela au travers d'une analyse systémique de la démocratie de 1975 à 2022.

Dans 174 pays, quatre grands principes sont détaillés et mesurés :

  1. L'indice de représentativité, qui met l’accent sur les élections populaires contestées. Il analyse précisément six volets : la crédibilité des élections, la liberté des partis politiques, le mode de désignation du gouvernement, l'efficacité du Parlement, l'appropriation locale de la démocratie ainsi que le mode de suffrage mis en place dans le pays.

  2. L'indice des droits, qui mesure à la fois l'équité de la représentation et la verticalité des responsabilités. Il mesure ces quatre volets : l’accès à la justice, les libertés civiles, le bien-être de base et l’égalité politique.

  3. L'indice de la primauté du droit mesure l'intégrité dans l'administration publique et s'assure de l'indépendance du pouvoir judiciaire. À défaut, le risque de violence politique et d'abus à des fins personnelles et de partialité dans la prise de décision par l'exécutif s'accroît.

  4. Enfin, l'indice de participation qualifie l'activité citoyenne au sein des élections, mais aussi à travers la dynamisation des organisations de la société civile.

Ces 4 principes sont détaillés à travers près de 70 indicateurs standardisés et suivis au sein des 174 pays depuis 1975.

C'est un travail abyssal réalisé en toute impartialité et transparence. Les résultats sont d'autant plus précieux.

Chaque principe ayant sa propre logique, je vous propose de les analyser distinctement.

Ces quelques graphiques remplacent avantageusement un long discours.


L'indice de représentativité mesure largement la légitimité du pouvoir tel qu'ambassadeur du peuple.

L'indice de représentativité
L'indice de représentativité

L'indice de représentativité
L'indice de représentativité

L'indice de représentativité
L'indice de représentativité

L'indice de représentativité
L'indice de représentativité

L'indice de représentativité
L'indice de représentativité

L'indice de représentativité
L'indice de représentativité

L'indice de représentativité
L'indice de représentativité

L'indice des droits met l'accent sur l’accès de la population à la justice, ainsi que les libertés civiles et le bien-être de base auquel elle a droit. Enfin, il mesure l’égalité politique.


L'indice des droits
L'indice des droits

L'indice des droits
L'indice des droits

L'indice des droits
L'indice des droits

L'indice des droits
L'indice des droits

L'indice des droits
L'indice des droits

L'indice des droits
L'indice des droits

L'indice des droits
L'indice des droits

L'indice de la primauté du droit mesure l'intégrité dans l'administration publique et s'assure de l'indépendance du pouvoir judiciaire.


L'indice de la primauté du droit
L'indice de la primauté du droit

L'indice de la primauté du droit
L'indice de la primauté du droit

L'indice de la primauté du droit
L'indice de la primauté du droit

L'indice de la primauté du droit
L'indice de la primauté du droit

L'indice de la primauté du droit
L'indice de la primauté du droit

L'indice de la primauté du droit
L'indice de la primauté du droit

L'indice de la primauté du droit
L'indice de la primauté du droit

L'indice de participation qualifie l'activité citoyenne au sein des élections, mais aussi au sein de la société civile.


L'indice de participation
L'indice de participation

L'indice de participation
L'indice de participation

L'indice de participation
L'indice de participation

L'indice de participation
L'indice de participation

L'indice de participation
L'indice de participation

L'indice de participation
L'indice de participation

L'indice de participation
L'indice de participation

Ces informations d'une grande richesse nous montrent une inflexion générale et manifeste de la progression depuis 2017. Nous constatons même une baisse de la représentativité de nos dirigeants, ainsi qu'un moindre intérêt de la population pour les questions sociétales et politiques (les deux étant évidemment indissociables).

Ce qui est particulièrement alarmant, c'est le comportement des États dits démocratiques. L'obscurantisme et l'extrémisme, dans la veine des pays autocratiques, y prennent des places de choix.

L'année 2022 connaît un recul démocratique majeur, jamais constaté jusqu'alors. Des pays qui s'auto-revendiquent exemplaires sont confrontés à des problèmes de polarisation politique, de dysfonctionnement institutionnel et de menaces pour les libertés civiles. À l’échelle mondiale, selon l'Institut, le nombre de pays qui penchent vers l’autoritarisme est plus de deux fois supérieur à celui des pays qui tendent vers la démocratie. Au cours des cinq dernières années, le niveau des indices de l’état de la démocratie dans le monde a stagné. Dans de nombreux cas, les performances démocratiques ne sont pas meilleures qu’elles ne l’étaient en 1990. Toujours selon les indices évalués par l'Institut, le recul de la démocratie dans le monde comprend la remise en cause de résultats crédibles d’élections, les restrictions sur les libertés et les droits en ligne, le désintérêt des jeunes à l’égard des partis politiques et de leurs dirigeants isolés des réalités, la difficulté de lutter contre la corruption et la montée des partis d’extrême droite qui polarisent les paysages politiques. Ces indices indiquent par ailleurs que les régimes autoritaires ont accru leur répression. À cet égard, l'année 2021 a été la pire année jamais enregistrée. Consternant est le constat suivant : Plus des deux tiers de la population mondiale vivent désormais dans des démocraties en recul ou des régimes autoritaires.

Le bateau "terre", en pleine tempête, prend l'eau de toute part. Nos dirigeants, dans quelque pays que ce soit, ne se saisissent pas de cette situation alarmante pour mettre en avant des actions de régulation salvatrice pour les populations qu'ils représentent. Pire, souvent ils profitent du choc que cela produit afin d'accélérer les actions qui tendraient encore davantage vers une liberté totale et sans contrainte du marché. Privatisation des missions de services publics, des médias et diminution des droits humains.

Il est clairement ici question de la privatisation des États, dont le rôle serait réduit à défendre l'intérêt de leurs actionnaires. Contraindre notre capacité d'analyse de la situation de manière pleine et entière est une mission qui occupe largement le quotidien du pouvoir économique et politique.

Malgré ce constat affligeant qui peut sembler déprimant, nous avons un atout majeur.

Nous sommes plus nombreux. Nous représentons 95 % de la population mondiale. Nous n'avons certes pas la main pour diffuser largement nos opinions, mais nous avons l'avantage du nombre. Les classes populaires, moyennes, mais aussi ceux qui sont considérés tels les riches. Même cette dernière catégorie est opposée à l'obscurantisme, à la barbarie, à l'extrémisme, aux discriminations. Très largement.

Ne nous laissons pas berner. Ne nous battons pas les uns contre les autres dans des confrontations stériles qui font l'affaire de nos États.

Reposons-nous simplement sur un principe qui nous rassemble : les droits humains. Nous ne sommes pas blancs, noirs, femmes, hommes, juifs, musulmans ou appartenant à telle ou telle orientation sexuelle. Nous sommes des Homo sapiens. qui avons vécu 99 % de nos trois cent mille années d'existence dans un monde sans guerre, sans conflit de masse.

N'oublions que nous sommes le nombre.

Mobilisons-nous de manière innovante pour renégocier les termes de nos relations sociales. Poussons nos gouvernements à répondre aux exigences du XXIe siècle. Organisons-nous en dehors des structures traditionnelles des partis politiques. Manifestons contre toutes politiques économiques qui accélèrent les changements climatiques. Revendiquons enfin en faveur des droits des communautés marginalisées.

Ils ne peuvent pas continuer le déploiement de cette politique économique et arbitraire si nous, le peuple, nous ne voulons pas.

Ne l'oublions pas.

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